Une énergie au service du quotidien, un défi pour la gestion des matières
Des brosses à dents électriques aux ordinateurs portables, des trottinettes aux écouteurs sans fil, les batteries sont partout. Elles ont transformé notre quotidien, offrant commodité, mobilité et connectivité.
Mais une fois jetées, ces mêmes batteries représentent l’un des défis les plus pressants de la gestion des matières résiduelles. Lorsqu’une batterie au lithium-ion aboutit dans les ordures ou dans le bac de recyclage, la pression exercée lors de la collecte ou du compactage peut suffire à l’enflammer.
Un incendie qui débute avec un objet plus petit qu’un doigt peut rapidement s’amplifier, mettant en danger les travailleurs, endommageant l’équipement et perturbant des services essentiels.
Un enjeu de plus en plus visible
Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
- En juillet 2025, on a recensé 56 incendies liés aux opérations de déchets et de recyclage au Canada et aux États-Unis, suivis de 49 autres en août, des niveaux record pour les dernières années.
- À Calgary, les installations municipales ont enregistré près de 50 incendies en une seule année, souvent attribués aux batteries.
- Selon certaines estimations, jusqu’à la moitié des incendies dans les centres de traitement seraient liés à des batteries jetées de façon inadéquate.
Chaque incident entraîne plus que des flammes : il engendre des arrêts de service coûteux, des pertes matérielles et des risques évitables.
Pourquoi c’est important pour tout le monde
Les batteries ne semblent pas dangereuses à première vue, mais leurs conséquences sont bien réelles. Une pile d’outil sans fil oubliée dans un conteneur, un jouet brisé encore muni de sa batterie ou même un petit appareil électronique laissé dans la mauvaise poubelle peuvent déclencher une réaction en chaîne qui dépasse largement le bac.
Que ce soit pour une famille, une école, une entreprise ou une institution, les risques sont concrets : incendies, interruptions de services, coûts liés aux réparations ou à la contamination, et des conséquences évitables qui touchent tout le monde.
La gestion responsable des matières n’est donc pas qu’une obligation collective : c’est aussi une question de sécurité, d’efficacité et de confiance pour chacun d’entre nous.
L’innovation et la réglementation en mouvement
Il y a heureusement des raisons d’être optimiste, car des solutions se dessinent déjà.
Les recherches démontrent que jusqu’à 95 % des composants d’une batterie au lithium-ion peuvent être recyclés, permettant de récupérer des métaux précieux comme le lithium, le nickel et le cobalt. Loin d’être de simples déchets, les batteries constituent une ressource concentrée et stratégique.
Sur le plan technologique, certains véhicules de collecte et installations testent des systèmes capables de détecter les batteries en surchauffe avant qu’elles ne s’enflamment. Combinées à de nouveaux outils d’extinction, ces innovations renforcent la sécurité opérationnelle.
La réglementation évolue également. Au Québec, des études sur la responsabilité élargie des producteurs (REP) pour les batteries de véhicules électriques ouvrent la voie à une gestion élargie des batteries de plus petite taille. Ces cadres réglementaires pourraient transformer la récupération et la valorisation des batteries dans les années à venir.
Des gestes concrets dès aujourd’hui
Il n’est pas nécessaire d’attendre l’évolution des politiques ou des technologies pour agir. Des mesures simples peuvent déjà réduire les risques :
- Installer un point de collecte pour les piles et batteries dans les espaces communs ou à la maison.
- Mettre à jour la signalisation et les consignes internes afin de rappeler que les batteries n’ont pas leur place dans les poubelles ni dans le bac de recyclage.
- Aller vers les réseaux officiels comme les écocentres municipaux pour un dépôt sécuritaire.
De petits gestes, répétés à grande échelle, préviennent des problèmes majeurs.
Regarder vers l’avenir
Les batteries sont devenues essentielles à notre quotidien moderne et connecté. Elles alimentent les technologies vertes, soutiennent la mobilité électrique et gardent nos vies connectées.
Le véritable défi est de s’assurer que leur fin de vie soit gérée avec autant d’innovation que leur conception.
Chez Ricova, nous considérons les batteries comme à la fois une responsabilité et une opportunité. Bien gérées, elles ne représentent pas seulement un risque évité, mais aussi une matière précieuse. Relever ce défi dès aujourd’hui, c’est assurer la sécurité des opérations, bâtir la résilience de demain et valoriser des ressources qui ne devraient jamais être perdues.