Après l’interdiction des sacs de plastique à usage unique en 2022, la ville de Montréal interdit désormais certains articles de plastique à usage unique utilisés par les restaurants et les commerces sur son territoire
Depuis le 28 mars 2023, la ville de Montréal interdit sur son territoire une première liste d’articles de plastique à usage unique utilisés majoritairement par les restaurateurs, notamment lors de repas pour emporter ou lors des livraisons. Cette nouvelle disposition qui s’ajoute à celle qui avait été adoptée en 2022 afin d’interdire les sacs de plastique à usage unique, fera en sorte que les 8400 commerces en alimentation et restaurants de Montréal devront trouver des substituts à l’utilisation du plastique à usage unique, ce que plusieurs avaient déjà commencé à faire avant même l’entrée en vigueur de ce nouveau règlement. Ce dernier incite les entrepreneurs à innover lorsqu’il est question de remplacer des articles dont la durée de vie est de parfois quelques minutes seulement.
Quels items en plastique à usage unique sont-ils désormais interdits ?
- Tasses
- Verres
- Bâtonnets
- Pailles
- Ustensiles en plastique
- Barquettes (sauf pour la viande et le poisson crus)
- Tous les articles en plastique numéro 6 ou 7
Il faut cependant noter qu’il existe certaines exceptions comme les aliments qui sont préemballés à l’extérieur de l’établissement ou les organismes à but non lucratif d’aide alimentaire et les traiteurs qui sont exclus de cette nouvelle réglementation pour l’instant.
Pourquoi s’attaquer aux plastiques numéro 6 et 7 ?
En langage courant, on l’appelle le plastique numéro 6, mais il s’agit en fait de polystyrène expansé ou non expansé. Il est souvent utilisé sous la forme de styromousse pour fabriquer des verres à café jetables, des barquettes de légumes, etc. Mais il peut aussi être utilisé sous une forme plus rigide, comme pour les contenants de portions individuelles de yogourt, les ustensiles ou les petits contenants de lait ou de crème à café.
Même mis au recyclage, le plastique numéro 6 n’est pas recyclé, car il n’est tout simplement pas rentable de le recycler puisqu’il est constitué de beaucoup d’air. Cela fait en sorte qu’il faut un grand volume de plastique numéro 6 pour produire une toute petite quantité de plastique recyclable. Ajoutons à l’espace important nécessaire pour le stocker, la nécessité de le transporter et de le transformer, le coût total n’en vaut tout simplement pas la peine en termes d’opportunité d’affaires. Il est peut-être utile, mais il n’a aucune valeur pour les recycleurs et les reconditionneurs.
Alors que la responsabilité élargie des producteurs s’installe tranquillement au Québec, les compagnies seront tenues de mettre sur le marché des emballages qui se recyclent, sous peine d’amendes salées. Fort à parier que le plastique numéro 6 ne sera pas un numéro qui continuera d’être en circulation au-delà de 2025.
Quant au plastique numéro 7, il est également recyclé en faible quantité, car souvent, des additifs sont ajoutés, ce qui fait en sorte qu’il est difficile d’en séparer les matières afin de pouvoir le valoriser correctement. Il est peut-être composé de polycarbonate, de téflon ou même de mélamine. Parfois, il peut aussi se présenter comme un plastique végétal appelé acide polyactique (PLA), mais contrairement à ce qui est véhiculé, ce plastique n’est ni biodégradable ni compostable. Pour l’instant, le plastique numéro 7 ne trouve pas réellement sa place dans le bac de compostage considérant l’environnement particulier auquel il doit être soumis pour réellement se composter.
Par quoi remplacer le plastique à usage unique à Montréal ?
Il existe une multitude de matières autorisées et plus vertes lorsqu’il est question de remplacer le plastique à usage unique. Nous pouvons penser au papier ou au carton (sans laminé de plastique), au bois (pensons aux ustensiles ou aux bâtonnets de café par exemple) ou à un plastique plus durable dans sa composition que le plastique numéro 6 qui n’est pas recyclable au Québec ou le plastique 7. Bien entendu, la meilleure option demeure la vaisselle réutilisable lorsque les installations le permettent. Il s’agit de l’option favorisée quand on parle d’économie circulaire : mettre en marché ou offrir des solutions qui peuvent être utilisées à plusieurs reprises pour réduire l’impact environnemental de celles-ci.
La ville de Montréal propose un répertoire pour guider les entrepreneurs dans ce changement. Il s’agit du Guichet unique pour la transition alimentaire. Vous y trouverez des idées pour remplacer le plastique à usage unique dans votre commerce ainsi que des exemples des plats proscrits.